Mon pauvre Zopott !

René Maurice Sarlat est né en 1911 à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher) mais c’est à Remiremont, dans les Vosges, qu’il passa ses années d’enfance et vit, en 1917, ses premiers Américains. De ce contact imprévu avec ces étranges et formidables gaillards jaillit sans doute l’espèce de passion qu’il allait nourrir pour les choses d’Amérique. Aller « là-bas » devint son obsession. Il lui faudrait subir toutefois bien des épreuves indispensables avant de pouvoir partir : ses études d’abord, au lycée de Chartres, puis à l’école des Sciences Politiques — ensuite son service militaire — et enfin, faire « sa » guerre, afin que rien ne manquât à son curriculum vitae. Mobilisé au 6e Régiment d’infanterie coloniale, il demanda de servir avec les Sénégalais, ce qui lui fut accordé. Moins de deux mois plus tard, par un beau matin de printemps, alors que le soleil se levait, coincé contre le mur d’un faubourg d’Épinal par un tank, mais un seul, il fut fait sur-le-champ prisonnier. C’est en 1950 qu’il quitta la France pour aller enfin découvrir les Américains chez eux et ne cesser, depuis, de les observer. René Maurice Sarlat habite donc maintenant New York où il exerce la profession de dessinateur industriel. Ayant vaincu l’obsession, il s’applique à revenir chaque année en France, en attendant le jour d’y rentrer définitivement.