Faiblesse oblige ! (2)

Hélène Margueritte était une Parisienne coquette et pleine de vie, quand un mal étrange la frappa. On parla d’arthritisme, de sciatique, de sclérose en plaques... Jusqu’au jour où l’on décela une affection de la moelle épinière. L’intervention chirurgicale ayant été décidée, la malheureuse femme dut la subir pendant cinq heures, et sans pouvoir être anesthésiée. Son calvaire, du reste, ne faisait que commencer. Pendant trois ans, jour par jour, heure par heure, elle fit de la rééducation. Parfois, le fol espoir de remarcher la faisait trembler de joie ; mais aux progrès les plus spectaculaires, succédaient soudain de déroutants échecs. Combat surhumain, qui conduisit pourtant Hélène Margueritte à une véritable résurrection. Bonjour, courage ! debout, faiblesse ! évoque, avec force et simplicité, cette lutte de chaque instant. Mais Hélène Margueritte ne se contente pas de narrer sa propre histoire ; elle nous entraîne, non sans humour et lucidité, dans les coulisses des grands établissements de soins où s’entassent, loin des êtres bien-portants, des milliers et des milliers d’invalides, jeunes et vieux, beaux ou laids, courageux ou défaitistes. De ses anciens compagnons de détresse, elle fait un portrait bouleversant d’authenticité. Aujourd’hui, Hélène Margueritte est à nouveau une femme normale : seule sa démarche hésitante rappelle les mauvais jours. Mais, faisant fi d’une santé si douloureusement reconquise, elle ne cesse désormais de sillonner les routes de France, pour aller redonner courage aux allongés. Par son exemple, elle veut réveiller les volontés.