Et ils n'avaient que leurs yeux pour pleurer

« Hans, habitué à se lever à l’aube, était réveillé depuis 6 h 30. Il fit ses ablutions discrètement et commanda deux petits-déjeuners en chambre pour 8 heures. Héléna dormait encore et son visage était illuminé par un sourire béat qui témoignait de sa sérénité. Hans la réveilla doucement. Le serveur frappa à la porte et poussa le chariot avec les déjeuners. Sans s’attarder, il fit demi-tour et referma doucement la porte de la chambre. Héléna continuait de rêver. Il y avait des années que le petit-déjeuner ne lui avait pas été servi au lit. Habituellement, elle se réveillait et préparait elle-même son repas. Il y avait sur le chariot du pain blanc, du vrai café, de la confiture, du jambon, du fromage et du beurre. Elle croyait rêver. Les restrictions de guerre étaient miraculeusement suspendues. Ils prirent leurs petits-déjeuners à l’aise et elle disparut ensuite dans la salle de bains pour se préparer. »


Gérard Glorieux est enseignant durant de nombreuses années, avant d’occuper des postes de direction dans le secteur privé. Docteur (PhD) en sciences politiques, il constate que les jeunes n’étudient plus le passé car ils considèrent que ce n’est pas directement leur histoire mais plutôt celle de leurs parents et grands-parents. Ainsi, ils se privent de l’écho de l’expérience d’autrui. Selon l’auteur, on ne peut construire le futur sans se reposer sur les fondements du passé.