Une enfance dans la nuit.

Les souvenirs d'un juif polonais qui se trouvait, enfant, à Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. L'éclatement de sa famille, son incroyable errance au cœur d'une ville et d'un pays où le danger est partout, puis sa résilience après-guerre.
Janusz Konorski a 8 ans quand Hitler envahit la Pologne. Si les actes antisémites n'ont pas attendu la guerre pour sévir, ils s'intensifient brutalement en 1939, avant que le projet génocidaire ne soit mis en œuvre. Jusqu'alors, Janusz, qui habite à Varsovie, ne se sentait pas concerné par ces agressions. Il ne se savait pas juif.
Personne ne le lui avait jamais dit dans sa famille assimilée, aisée et cultivée. Entre son père, avocat d'affaires, sa mère qui joue du piano et sort souvent au théâtre ou à l'opéra, et sa nourrice affectueuse, le petit Janusz a passé ses premières années dans le bonheur et la sécurité. Lorsque la Pologne tombe sous le joug allemand, cette vie vole en éclats. Par peur de la délation, ses parents doivent se séparer, s'enfuir et se cacher. Commencent alors des années d'errance, de faim et d'angoisse terribles pour Janusz et sa mère. Ils se réfugient chez des anonymes ou dans des cages d'escalier, avant que Janusz ne se retrouve seul chez des inconnus. Son père, il ne le reverra plus jamais. Lorsque la guerre se termine, il faut se reconstruire, dans un climat où l'antisémitisme, lui, ne s'arrête pas. Ce n'est qu'une fois adulte et réfugié en France que l'auteur, devenu architecte et à son tour père de famille, sentira la nécessité de témoigner de son histoire.
Si de nombreux récits liés à la Shoah ont vu le jour, celui-ci raconte, à hauteur d'enfant, le fait d'être juif dans le tout premier pays envahi par les nazis, où le danger est à son comble. Comment survivre ? Comment exister avec une fausse identité ? Comment résister ? Comment garder foi en l'homme et dans le bonheur après de telles épreuves ? Ce texte bouleversant rappelle l'impensable en des temps où il est plus que nécessaire de le faire.