Les Dames de la Courtille

Cette "Comédie humaine", qui tourne souvent à la tragédie, entremêle les existences des uns et des autres sur fond d’un Paris en transe, bousculé par la soif des plaisirs et la mégalomanie d’un baron Haussmann. Le Second Empire est l’époque de tous les excès, de toutes les folies : les nantis de la capitale ripaillent et s’en donnent à cœur joie, les cristaux de Mabille ou du Café Riche étincellent de tous leurs feux, Hortense Schneider émoustille son public, Offenbach rythme les soirées endiablées des bourgeois qui s’encanaillent, le demi-monde des grisettes et des cocottes s’épanouit sans vergogne... On ne compte plus les salves des bouchons de champagne, et Les Dames de la Courtille croquent la vie à pleines dents : Estelle, la lionne éblouissante, s’affiche en dansant le cancan et ruine avec impudence les fortunes d’hommes d’affaires qui la couvrent de bijoux ; Hélène, l’épouse discrète d’un Olivier coureur de jupons en tout genre, se compromet cependant lorsqu’elle croise la route du séduisant Armand Soligny proche de l’Empereur... Chacun goûte à sa façon le fruit des amours coupables. De mystérieux personnages interlopes, tel l’inquiétant baron Serpillet-Duval, se glissent pourtant au cœur de cette insouciante ivresse, prêts à fouailler les âmes pour les anéantir sans remords. Duels, viols, banqueroutes, assassinats, enlèvements, intrigues amoureuses, pimentent ce récit digne des plus fameux feuilletonistes et romans noirs du XIXe siècle. Une vraie grande histoire balzacienne par la multitude de ses personnages, héros fragiles ou impitoyables, redoutables ou émouvants, qui nous tiennent en haleine de la première à la dernière page.