Myriam trouble

Le sale quart d'heure d'un négationniste qui n'a plus prétendu après le traitement de Myriam que les chambres à gaz n'ont jamais existé.

« Alors professeur, où en êtes-vous ? », lança pour elle-même Myriam, plantée devant l'écran d'ordinateur sur lequel défilaient des images de landes mornes à perte de vue.         
Alain Auppegard entendait un bruit saccadé de roues, celui d'un train circulant à petite vitesse ; à bord d'un wagon à bestiaux, en poussant sur la pointe de ses pieds, il apercevait par l'ouverture munie d'un barreau transversal, en un travelling sans fin, un paysage paisible de bouleaux et de clairières humides; au loin, des nappes de brouillard estompaient l'horizon ici ou là. Il avait eu la chance que la bousculade à la montée sous les coups de crosse l'ait projeté dans ce coin. Depuis la gare de Le Bourget-Drancy, il était resté debout, calé contre les autres, dans cette promiscuité qui lui répugnait, dans cette odeur de pisse et de merde, de crasse et de mort redoutée. À coup de coudes, il avait dû repousser toute tentative de le déloger de cet endroit d'où il aspirait de l'air frais fourmillant parfois d'escarbilles. »

 En quelques pages, Max Obione nous place dans la position de la tortionnaire, salutaire en l'occurrence pour la leçon qu'elle inflige à un salaud intégral. L'auteur a un compte à régler avec ces escrocs qui perpétuent, en quelque sorte la shoah, en niant les crimes nazis. Cette histoire a fait l'objet d'un scénario qui trouvera peut-être un jour un cinéaste.