Aventures cavalières

L’Adriatique étincelait comme une natte d’or sous les flots de lumière du soleil couchant. C’était l’heure où l’astre majestueux s’enfonce peu à peu dans le vide, comme un œil fatigué disparaît sous sa paupière.

Seule à son balcon de pierre, dont la masse élégante s’avançait sur la mer enflammée, l’œil fixe et les bras croisés sur la poitrine, la signora Scaletti semblait absorbée dans la contemplation de ces magnificences. Le reflet du soleil tombant en plein sur elle empourprait toute sa personne, et faisait vivement saillir les lignes de son beau visage, éblouissant de jeunesse et déjà tout empreint d’une gravité toute patricienne.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.