Baltassar

LE livre délaissé ! tel est dans les bibliothèques de la plupart des gens du monde, le sort du livre des livres, du livre par excellence, de la bible enfin ! — Ainsi s’est exprimé naguère une feuille religieuse ? — Méconnu peut-être, mais délaissé, non.

Nous pouvons en attester les nombreuses réimpressions de cette œuvre sublime qui, telle que la lumière alors que Dieu eut dit qu’elle fût, semble soudain avoir été faite. Sans doute les temps ne sont pas encore venus où, comme le pain de chaque jour, la bible sera, fortifiante nourriture de l’âme, sur la première planche de chaque buffet d’érable ou de bouleau ; mais les efforts, couronnés par le succès le plus pur, de tant d’hommes bienfaiteurs désintéressés de leurs frères, la persévérance toujours plus active, parce qu’elle n’est point vaine, de plusieurs sociétés véritablement philanthropiques, sont des certitudes que beaucoup d’entre le peuple sont venus se désaltérer à la source de vie, pareille pour l’âme faible ou le cœur endolori, à la bienfaisante fontaine que rencontre au désert le voyageur abattu, le pélerin qui se sent mourir et de chaleur et de soif.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.