Daniel

Après avoir conquis Juda, pris son trésor,
Le roi Babylonien, Nabuchodonosor,
Traîne en triomphateur jusqu’à sa capitale
Le peuple Juif chassé de sa terre natale,
Le force à l’adorer, adorer tous ses dieux,
Se courber sous son joug de despote odieux
Et confie aux leçons des mages de Chaldée
Les fils de sang royal et noble de Judée.
Or, parmi ces derniers, Daniel, adolescent,
Voulant rester fidèle au Dieu bon, tout puissante
Se prive de tous mets offerts en sacrifice
A des dieux dont le roi rémunêre l’office,
Se contente trois ans de légumes et d’eau
Et devient néanmoins plus robuste et plus beau,
Plus instruit en tout songe et plus sage en paroles
Que ses amis nourris aux tables des idoles,
De sorte que le roi se montre satisfait
Trouvant à dix-sept ans Daniel aussi bien fait,
Aussi plein de sagesse et de vive lumière
Et le gratifiant d’une faveur première
L’admet à l’instant même à rester près de lui,
A faire son service et de jour et de nuit.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.